Comment bien consommer le poisson ? 10 conseils pratiques

Le poisson c’est bon. Qui ne sait pas que le poisson protège des maladies cardiovasculaires grâce à ses acides gras et ses nutriments bénéfiques ?

La consommation en France a explosé ces dernières années à tel point que les produits de la mer sont devenus la deuxième source d’apports en protéines derrière le porc, mais devant les autres viandes que sont le bœuf, la volaille ou encore les œufs. Chaque français consomme 32 kg de produits de la mer par an, dont 25 kg de poisson (avec une hausse de 3% par an)

Le problème est que pour répondre à cette demande croissante, la pêche française ne suffit plus et l’on arrive à des aberrations : 80% de la demande hexagonale en poissons est satisfaite par l’importation de poissons d’élevage étrangers, dont les modes de production sont parfois plus que douteux … Alors comment mieux consommer pour éviter que le poisson ne devienne un poison … pour nous et pour la planète ?

1. Poisson d’élevage ou poisson sauvage ?

La question est récurrente : vaut-il mieux un poisson d’élevage en cages surpeuplées, dopé aux antibiotiques et autres merveilleux soins chimiques ou un poisson sauvage qui croît en toute liberté dans les mers polluées en métaux lourds ? Le poisson sauvage a tendance à accumuler les polluants dans ses graisses. C’est surtout le cas des poissons prédateurs tels que le thon, l’espadon en haut de la chaîne alimentaire. L’alternative : dans la mesure du possible, préférez le poisson d’élevage bio pour lequel, au moins, les farines sont certifiées et les végétaux garantis sans OGM et sans produits chimiques.

2. Préférez les espèces les moins menacées

Malgré les règlementations en matière de pêche qui visent à les préserver, certaines espèces sont menacées de disparition. C’est le cas par exemple du saumon sauvage de l’Atlantique (un des préférés des français). Préférez plutôt la sardine, le maquereau, le merlan ou le hareng.

Plusieurs organisations environnementales comme Greenpeace, WWF, le CRIOC publient régulièrement des guides de consommation de poisson (pêche durable). A ce sujet, ces organisations donnent l’alerte sur la surpêche généralisée et le pillage des mers du Sud : à travers une vidéo, « 2048 : une mer déserte », WWF a souhaité montrer de manière simple et ludique la situation alarmante de la pêche aujourd’hui (il ne reste que 10% de stocks de poissons par rapport à 1950, et 2048 sera l’année d’épuisement total des réserves en produits de la mer). Et sur le site de la Commission Européenne, on peut lire «  A l’heure actuelle, les ¾ des stocks sont surexploités, 82% des stocks de Méditerranée et 63% de l’Atlantique »

C’est le pêcheur qui a besoin du poisson et non l’inverse !

3. Respectez les saisons

Les Français, aidés par la grande distribution, ont la fâcheuse manie de vouloir consommer tout, n’importe où et n’importe quand. Pourtant, avec le poisson c’est comme avec les légumes, il y a des saisons. En étudiant les saisonnalités et les périodes de pêche, vous constaterez que les poissons de saison… sont souvent les moins chers sur les étals ! La cherté n’est alors plus une excuse pour ne pas consommer du poisson. Oubliez la coquille St Jacques de Bretagne en plein mois d’Août, jetez-vous sur les harengs de Boulogne fin novembre au prix modique de 4 ou 5€ le kilo, ou ne cherchez pas le bar de ligne entre avril et octobre !

4. Achetez local

Si vous ne vivez pas à côté de la mer, essayez de n’acheter que des poissons débarqués des ports français ou ceux issus de l’aquaculture française (et il y en a forcément pas loin de chez vous). Ainsi les distances vers les lieux de vente sont plus faibles, donc la pollution avec le transport est moindre, et le poisson arrivera plus rapidement à destination, donc il sera plus frais. Ce n’est finalement que du bon sens. Mais force est de constater que peu de personnes s’en soucient hélas. En plus, cela permet de soutenir la filière de la pêche artisanale, en difficulté ces dernières années. Et puis, quoi de meilleur que le homard et les langoustines de Bretagne, les huîtres d’Arcachon ou de Bouzigues, les truites fario des Pyrénées ou du Larzac, etc … ?

Bar de ligne
Bar de ligne, port de Capbreton, océan Atlantique

5. Fan de fruits de mer, évitez les crevettes tropicales d’importation

Certes, leur prix est attractif et on les voit partout. Mais savez-vous qu’elles sont élevées dans des pays où les droits des travailleurs et du littoral ne sont pas respectés. A bannir donc.

6. Exigez la provenance des produits

Un consommateur a tout à fait le droit de connaître l’origine et la provenance de ce qu’il achète. Ne pas hésiter à le demander au poissonnier.

7. Privilégiez les poissons frais aux poissons transformés

Exit les carrés de poisson panés. Si vos rejetons ne peuvent pas s’en passer (et si c’est la seule façon de leur faire avaler du poisson), jetez-vous à l’eau et faites vous-même vos nuggets maison. Ce n’est pas très compliqué : de la chapelure maison avec du pain rassis ou de la poudre d’amandes, un œuf, de l’huile, des filets bien frais et le tour est joué. Au moins, vous contrôlez les matières grasses et la dose de sel ! Un poisson transformé aura voyagé plus longuement, donc un coût écologique plus important, et aura perdu pas mal de ses intérêts nutritionnels.

8. Variez les espèces dans votre consommation

Pour ce qui est des espèces à pêche durable. Evitez de vous en tenir à une seule espèce ; d’abord parce que ce serait dommage de ne pas profiter des bienfaits et des richesses nutritives d’autres poissons et ensuite, cela évitera de vous exposer toujours aux mêmes polluants (pour les poissons sauvages). Evitez par exemple de ne manger que du thon –en boîte qui plus est.

Il faut savoir qu’en France, le saumon et le cabillaud (issus d’ailleurs d’élevages norvégiens et islandais) représentent plus du tiers de la consommation de poisson frais. Et 70% de notre consommation porte sur 10 espèces seulement (sur plus de 100 disponibles sur le marché)

9. Tenez compte des labels existant sur le marché

Peu à peu, des labels sont créés pour aider le consommateur à s’y retrouver, comme la charte qualité Aquaculture de nos régions ou prochainement le Pavillon France, une marque collective qui permettra de mieux identifier la pêche française.

Le plus répandu semble être le label MSC (Marine Stewardship Council). Mais attention toutefois, il ne garantit pas que le poisson ait été capturé en dehors de sa période de reproduction par exemple, plusieurs abus ont été constatés récemment. C’est en tout cas mieux que rien. Ayez l’œil sur les étiquettes.

10. Le pouvoir est dans le caddie

C’est le consommateur qui décide. Ne l’oublions pas. A nous de savoir consommer intelligemment pour préserver simplement notre santé et notre environnement.

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