{Humeur} Bio pas bobo (au sens méprisant)

Je vais chez Biocoop et je ne suis pas bobo

Une question me taraude : peut-on manger bio et ne pas être catégorisé comme « bobo » avec le côté péjoratif et trop souvent galvaudé du terme? Et puis, c’est quoi être « bobo » ? Et puis, pourquoi en France, est-il si important de mettre les gens dans des cases ? Toi tu es pauvre, tu dois bouffer de la mxxxx et pas de chance t’es en surpoids. Toi tu es cadre dynamique CSP+ et fais tes courses chez Monop. Toi tu es peu diplômé et tu vas chez Aldi. Toi tu es de la campagne et te contentes du marché local déprimant (et de toutes façons, il n’y a rien d’autre autour). Toi tu es bourgeois bohème, adepte du « healthy fooding » et cultives une passion pour le marché bio des quartiers chics parisiens en vélib bien sûr – clichés –

Et moi ? Moi je suis mi oiseau des villes, mi oiseau des champs, mange bio, même plus local que bio, pauvre quand même (tout peut changer), Bac+5 mais vais chez Aldi – le papier toilettes, vous l’achetez où? – (Et Lidl aussi, pas de favoritisme). Et donc chez Biocoop. Je fréquente avec plaisir les magasins fermiers (qui se multiplient dans les villes et c’est tant mieux). Je ne manque pas mon marché de producteurs venant du fin fond de la région. Bref, je suis un peu tout à la fois. Et je vais bien merci.

On peut consommer bio et ne pas être pour autant resté bloqué en 1970 sur le Larzac, entre chemises à fleurs et coupe punk – clichés – ni trentenaire chic bien sous tous rapports qui dévalise la Biocoop parce que le bio c’est mieux, ni extrémiste de la COP21, ni riche urbain en mal de nature. Je ne suis donc pas bobo bourgeois bohème mais plutôt bohème bohème 😉 Je n’achète pas tout ce que vendent les magasins bio. Oui je trouve que certains produits sont trop chers. Et alors ? Je ne les choisis pas et puis c’est tout. A quelques exceptions près, je n’ai personnellement aucune envie de consommer des produits industrialisés déjà préparés qu’ils soient bio ou pas, comme on peut en trouver côté épicerie. J’achète en vrac, surtout. Et souvent, je constate que les prix sont inférieurs à ceux des grandes marques nationales de l’hyper. Cela en étonnera plus d’un. J’achète du chocolat, du café (que l’on peut moudre soi-même sur place, je ne vous raconte pas la délicieuse odeur), de l’huile d’olive (il suffit de venir avec sa bouteille et de la remplir). Regardez, comparez. N’ayons pas d’idées préconçues. J’y trouve des légumes parfois moins chers qu’au marché non bio, parfois légèrement plus chers. Cela dépend. Des magasins, des saisons, des approvisionnements, des fournisseurs, des régions, de la météo. Les céréales aussi. Avez-vous comparé les céréales en vrac des magasins bio à celles de qualité équivalente (c’est-à-dire brutes et natures) de la grande distribution ? Et les fruits secs ?

Alors stop aux clichés et aux idées reçues. Un peu de débrouille, d’intérêt pour la nutrition, de connaissance des prix du marché et il est très facile de bien/mieux consommer pour soi-même, sa famille, sa région, son pays, son économie et sa planète.

Je rappelle au passage que pour moi, manger bio signifie manger normalement. Parce que c’est la nourriture additionnée de chimie qui n’est pas normale.

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14 réponses

  1. Fanny dit :

    Je suis parfaitement d’accord avec toi ! On n’est pas bobo parce qu’on mange bio ! Pour ma part j’achète certains produits bio quand je le peux, d’autres non car c’est trop cher, j’adore aller faire un tour au marché mais je suis aussi capable d’aller au fast-food quand je n’ai vraiment pas envie de me faire à manger et aussi parce que parfois, j’ai envie de mal-bouffe ! Et ça ne m’empêche pas de tenir (plus ou moins) un blog culinaire ! Stop aux clichés !

  2. maison fleurie dit :

    J adhère à ton leitmotiv! Pourtant je ne suis pas bio addict.. mais j aime les bons produits du terroirs et de saison donc je vais au marché le samedi ou le mardi sur des stands de producteurs, je m approvisonne en viande oeufs volailles chez des agriculteur vendeurs …Redevouvrir le plaisir de l attente du fruits ou legumes en saison donne l envie de le savourer à maturité, l envie de le cuisiner en respectant son goût! Après je ne suis pas contre des ecarts culinaires tant hors saison que pizzaou autres…histoire de vivre dans l air du temps et de ne se pas s enfermer sur des stéréo types quels qui soient! Mais non d une pipe qu est ce que c est bon un produits bien frais et mûr à point!
    AU travers de ton ig je découvre tant de choses….merci

    • nadasto dit :

      Merci ça fait plaisir 🙂 Moi tout pareil, le plaisir du bon produit dégusté au bon endroit au bon moment. J’aimerais tant que l’on arrête d’arroser les fruits et légumes de pesticides

  3. Marie dit :

    Je me retrouve complètement dans ce billet ! Je ne commente pas plus car tout est dit et bien dit. Merci et bravo !

  4. Lucie dit :

    100% d’accord, c’est super d’avoir écrit cela, merci Nadine! Et superbe conclusion à afficher partout 😀

    • nadasto dit :

      Ah merci Luce 😉 Ce que je devrais préciser (je me suis dit après coup) c’est que je n’ai rien contre le fait d’être « bobo » au bon sens du terme c’est à dire écolo humaniste (je le suis alors c’est clair 😉 … mais ce terme est employé à tort par ceux qui sont opposés à ces valeurs.

  5. philippe dit :

    Bravo pour ce coup de gueule! 🙂

  6. Nathalie dit :

    J’aurais pu l’écrire, ce billet…mais ça aurait été tellement moins bien dit ! Bref, je me retrouve à 200% dans cet article ! ( et d’ailleurs c’est bien pour cela que je grignote avec plaisir vos petites publis Insta ;o) )

  7. openyoureyes dit :

    Moi, je suis étonnée que vous ayez si peur de vous faire traiter de bobo! Je pense qu’il faut assumer d’être traité de bobo …. par des parleux (oui des parleux) qui s’ennuient juste un peu dans la vie!
    Être bobo, ça ne dérange personne, c’est beaucoup mieux que d’être,..hum …beaucoup d’autres catégories (à ne pas citer, c’est toujours relatif).

    En fait, un bobo, ça n’existe pas, c’est juste le regard torve d’un voisin qui ricane de ne voir que le défaut de vos qualités, disons nos qualités, parce que je suis dedans , vu que je vais à la Biocop et que j’ai des idées très alternatives pour l’avènement d’un monde meilleur, tu parles d’un défaut!
    Au lieu d’avoir honte d’avoir des militants sur le Larzac, il faut le revendiquer bien fort, car c’est la bande du Larzac qui lancé et mené en France ensuite la lutte contre les OGM, qui nous permet aujourd’hui »hui d’être bien plus à l’abri que bien des pays au monde! (attention, les abris sont toujours fragiles et jamais acquis pour de bon) (au fait, ils n’étaient pas punk, ça n’existait pas encore!)

    Avoir peur d’être traité de bobo parce qu’on va à la Biocop, franchement n’est pas le souci le plus grave dans la vie, ou pour la planète , là, ce n’est pas une histoire de bobo- bourgeois bohème,, mais ça va faire vraiment bobo à tout le monde si on ne se bouge pas plus…et très rapidement.
    Alors bobo, pas bobo…. En fait, toujours se demander ou sont les priorités!!!
    En fait, toujours se demander ou sont les priorités!!!

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