J’ai testé … être chef d’un soir dans un restaurant

Chefs cuistots pour un soir et popote des potes

« Un tartare et 3 dorades pour la 2 ! » C’est le genre d’expressions qui sort de la bouche d’un chef en plein coup de feu.

C’est un peu un fantasme que de revêtir le temps d’un service le tablier du chef. Toutes deux diplômées Bac + 5 en gourmandise, option coulant au chocolat, nous avons néanmoins quelques lacunes en techniques culinaires : chatrer, chevaler, contiser, sangler … autant de termes qui nous laissent perplexes. Professionnelles du goût certes, mais toquées amatrices. Alors prendre les rennes d’un restaurant pour concocter un menu pour nos hôtes, voilà un défi risqué mais que nous relevons avec beaucoup d’excitation ^^ Chouette, faire à manger pour nos potes dans un esprit table d’hôtes, j’adhère totalement au concept. Merci à Émilie du Chronic Argo pour nous en avoir donné la possibilité.

popote des potes Toulouse

Début du boulot en cuisine !

Tout commence à 10h du matin le jour J. Nous n’aurons « que » 35 couverts à servir. Entrée en cuisine, enfilage du tablier « c’est moi le chef », et c’est parti pour une journée derrière les fourneaux. On attaque par les desserts, le plus facile… à condition de savoir bien monter une chantilly à la main. Échauffement garanti ! 2 heures plus tard, une bonne chose de faite, les desserts (cheesecake-tiramisu gascon) montent en chambre froide et nous ne les reverrons que tard le soir 😉 On ne résiste pas toutefois à curer les culs de poule (c’est le nom des récipients je précise…), histoire de bien s’assurer que les dosages dans la recette sont bons…

Le dessert est en marche

Cheesecakes gascons en verrine

Compotée de myrtilles des Pyrénées pour le dessert

Finition du cheesecake du Sud-Ouest

Après une courte pause-déjeuner, nous revoilà de retour en cuisine. Cette fois, ce sont les courges et les pommes de terre qui nous attendent. On enchaîne. Le rythme monte tout doucement. Les échalotes sont pelées, la sauce est lancée. Les 10 kg de légumes remplissent les marmites. La ballottine prend forme. Plus qu’une heure et les « clients » sont là. Jonglerie de casseroles, gestion des températures et des cuissons, préparation des assiettes, allers-retours devant le piano … une multitude de petites tâches à assurer.

Corvée d’épluchage de patates

Gratin de pommes de terre et potiron au Cantal façon truffade

Le Cantal passe à la râpe

Ça y est, nous y sommes, il faut « envoyer » l’entrée. Un velouté châtaignes-panais avec sa chips de lard. En avant la louche. On commence à trouver notre rythme de croisière au bout d’une dizaine de verrines !

Ça mijote : le velouté oublié de l’Aveyron, panais et châtaignes

Après quelques tours de « Robot Coup », on obtient la bonne texture !

Dressage du velouté panais-châtaignes : noix torréfiées, chips de lard, châtaignes écrasées

Et on envoie l’entrée !

Pas le temps de souffler, les premiers hôtes ont déjà terminé leur verrine que nous enchaînons sur la mise en place du plat principal. A ce stade là, je vous laisse imaginer l’état de nos têtes. Rôties. On aurait mieux aimé que notre ballottine de dinde, elle,  soit plus vite rôtie 😉 Avec tous les feux et grills allumés, il doit faire plus de 30° dans la cuisine. Le voilà le coup de feu. Nous sommes au taquet, il faut dresser le plat, avec pas moins de 5 préparations, le manque de petites mains nous ralentit ! Panique en cuisine ? Non, la situation est gérée 😉 Et finalement, on termine le service avec beaucoup de satisfaction. Il ne reste plus qu’à déguster le dessert et … remercier nos hôtes pour leur patience.

Opération ciselage des fines herbes

Pruneaux d’Agen prêts pour la ballotine

Préparation de la farce à la saucisse de Toulouse … à pleines mains

Montage de la ballotine de dinde

La ballotine de dinde prend forme. Roulez roulez

Dressage de la ballotine farcie

Ready !

En conclusion : une super expérience. Que du plaisir à cuisiner, surtout en tandem, et ce malgré le coup de feu au moment du dressage et un résultat pas exactement comme à la maison avec quelques imperfections. Cuisiner pour 4-5, ce n’est pas comme cuisiner pour 30. Difficile de tout maîtriser. C’est là qu’on réalise que le métier de cuisinier n’est pas de tout repos et demande une très bonne organisation ! Mais que ce fut excitant et réjouissant ! Un grand merci à notre vrai chef Franck pour les coups de main et les petites astuces apprises.

A refaire !

Chronic Argo
http://www.chronic-argo.com
44 Boulevard de la gare, Toulouse
Téléphone :05 61 61 54 28
Menu Popote des potes : Entrée + Plat + Dessert à 12 €
Page Facebook : https://www.facebook.com/LaPopoteDuChronicArgo

Crédit photos : Guillaume Robert

12 réponses

  1. Monika dit :

    Bravo les chefs!! ça devait être délicieux!!! épreuve réussie :))

  2. Gé-nial ce reportage-témoignage les filles !!
    D’autant plus que pour ma part, je n’assiste pas à la journée complète, donc c’est super de pouvoir découvrir votre expérience au travers de vos mots et photos 😉
    En parlant des photos, elles sont très chouettes !
    Merci pour votre venue, et ravie que cette expérience (renouvelable !) vous ai plu. Plaisir partagé !
    Emilie 😉

  3. LaFrancesa dit :

    Hola
    Je n’ai pas bien compris, il s’agit d’une privatisation?
    Il existe plusieurs restaurants à Paris qui proposent ce genre de défis, mais dans les réelles conditions de service : en plus de la clientèle « amie » le restaurant reste ouvert au public qui peut choisir le menu concocté par le chef du jour… au déjeuner et au dîner. J’ai fait 1 jour 1 chef l’année dernière, c’était une expérience très intéressante.
    Le concept de mettre à disposition un espace et des cuisines est aujourd’hui très porteur, aussi bien pour les cuisiniers amateurs qui veulent se frotter au réel que pour les restaurateurs qui diversifient leur offre.
    Et sinon, vous renouvelez quand? 😉

    • nadasto dit :

      Non pas une privatisation, comme vous dîtes, le restaurant était ouvert à tous ce soir-là. D’ailleurs le concept « popote des potes » vient tout droit de Paris 🙂

  4. Morgane dit :

    Tes recettes me paraissent excellentes, sans parler des photos!
    Si seulement ça avait put être une carte autre qu’éphémère, je serais passé dîner ou déjeuner avec plaisir puisque tout me tente (ce qui est extrêmement rare)!

  5. lucie dit :

    Bravo les filles, c’est super ! Je ne savais pas que vous aviez fait ça !

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